Ecologie et République est un espace de réflexion et de propositions réunissant des militantes et militants de l’écologie politique convaincus de l’importance d’approfondir les liens multiples et féconds qui unissent la transformation écologique et sociale de notre société et l’idéal républicain. Les membres partagent l’idée que le récit de l’écologie politique reste encore à écrire, et que sa capacité à gouverner repose sur la crédibilité dont elle saura faire preuve en proposant une vision politique d’ensemble pour la société française, et en particulier les sujets régaliens et les sujets qui touchent les citoyennes et les citoyens dans leur quotidien.
Travail, laïcité, éducation, sécurité, politique économique, politique étrangère, relations entre l’État et les territoires, rôle de la France dans la dynamique européenne, politique énergétique nationale… Ecologie et République organise des rencontres entre militant.es et acteurs.rices de la société civile ayant une expérience concrète ou expertise sur un sujet en particulier. Ces rencontres se fondent sur la nécessité d’aller au-delà de la posture sur de nombreux sujets, et de construire notre projet politique en confrontant nos convictions à l’expérience concrète des acteurs associés : le système de santé doit être pensé avec les soignant.es, la politique de sécurité avec les policiers, la politique énergétique avec des ingénieurs et des climatologues, etc.
Ecologie et République est un collectif visant à faire émerger de ces débats une ligne politique claire, et partageant les convictions suivantes :
- La nécessité de penser une transformation radicale de nos modes de vie et de consommation, désirable et écologique, centrée sur le bien-être, et assumant l’indispensable réduction de nos consommations de ressources naturelles et d’énergie. Cette transformation implique un changement de nos modèles de production, de nos politiques d’aménagement du territoire, ainsi qu’un renouvellement de la structure de nos tissus économiques.
- L’universalisme républicain doit être conforté comme valeur fondamentale de notre société. Ceci implique de clarifier ce qui fait et unit la société française et garantit l’intégration de toutes et tous, sans distinction ni assignation à résidence d’aucun sous-groupe, à la fois en termes de droits et de devoirs.
- Les territoires doivent être plus autonomes du point de vue de la décision politique, avec d’une part de véritables prérogatives locales sur certaines compétences, qui font des territoires les lieux de mise en œuvre pratique de la transition écologique (aménagement du territoire, transport, gestion des ressources naturelles, etc.), et d’autre part davantage d’autonomie financière et fiscale pour les collectivités locales.
- Une telle décentralisation politique doit coexister avec un Etat stratège et planificateur, qui fixe des objectifs globaux et assure la coordination de l’action publique sur tout le territoire national, notamment pour la mise en œuvre d’une transition écologique à la hauteur des enjeux. De plus, l’Etat doit disposer des pleines compétences sur certaines missions de services publics dont la gestion centralisée nous semble nécessaire pour garantir l’égalité républicaine à laquelle nous aspirons : éducation nationale, santé, police, justice, etc.
- Nous devons remettre la question de l’emploi au centre de notre projet, assumée, et pensée à l’aune de l’émancipation personnelle et du bien-être au travail. En repensant la gouvernance des entreprises et la parole des salariés, en soutenant des modèles économiques écologiques, sociaux et solidaires. En défendant la réduction du temps de travail pour une meilleure conciliation entre travail contractualisé et autres formes de contribution à la société, comme le bénévolat.
- La qualité des services publics et l’attractivité des métiers associés (enseignant, soignant, policier, d’agent des transports publics, etc.) doivent être renforcées, afin de sortir des cercles parfois vicieux et conflictuels entre les citoyen.nes et l’action publique, malheureusement souvent entretenus par une partie de la classe politique.
- Notre système redistributif doit être refondé, pour plus de justice sociale : un système fortement et véritablement progressif, mettant fin aux nombreuses exemptions, notamment pour les plus aisés ; un revenu minimum garanti pour toutes et tous, un système plus lisible et donc plus démocratique.
- La sécurité doit cesser d’être l’apanage des discours cherchant à exacerber les peurs. Parce que la paix publique est une condition d’exercice de la citoyenneté, le service public de la sécurité doit être repensé pour que chacune et chacun se sente équitablement protégé et, de ce fait, légitimement intégré au sein de la République. Au service de tous les citoyens, la sécurité doit ainsi participer à la restauration du vivre-ensemble et au renouveau démocratique en assurant à toutes et tous une place au sein d’une communauté nationale capable d’agréger paisiblement les différences.
- La politique étrangère française se doit de garantir notre autonomie et notre souveraineté. Elle doit aussi mettre au centre de son action la promotion de nos valeurs fondamentales, en donnant priorité à la coopération avec les États libres et démocratiques. En tant qu’Etat membre fondateur de l’Union européenne, la France œuvre à la recherche de la paix et défend les intérêts de l’UE, tout en y promouvant des politiques fondées sur les valeurs de liberté, de justice sociale et de défense de l’environnement.
- La France dispose d’une autonomie stratégique précieuse (puissance nucléaire, forces armées conventionnelles crédibles), dans un contexte mondial marqué par le retour des ambitions de conquête des puissances révisionnistes. La France doit demeurer à la pointe dans la défense des valeurs de droit et de liberté. Elle doit néanmoins prendre en compte le retour de la conflictualité, ce qui implique de disposer de capacités de défense à la hauteur des enjeux. La France doit également s’affirmer comme moteur de la construction d’une véritable Europe de la Défense à moyen terme, tout en continuant à assumer sa place d’allié exigeant au sein de l’OTAN.
L’écologie politique a longtemps été à l’avant-garde de ce que l’ensemble de la société française considère aujourd’hui comme une question centrale de notre époque : la protection de notre planète. Mais aujourd’hui, tous les partis politiques parlent d’écologie, de manière plus ou moins engagée et crédible. Dès lors, il nous semble essentiel de travailler d’une part à un positionnement écologiste alliant force de transformation profonde de notre société et réalisme des politiques publiques. Et d’autre part, à faire de celui-ci la colonne vertébrale d’un programme politique qui traite l’ensemble des grands sujets de notre époque.
Membres fondateurs : Jean Guiony, Julien Hamm, Florentin Letissier, Solène Mesnager, Florian Milesi, Sophie Mordelet, Clémentine Renaud, Marina Rimboux.